STRATA
concours - construction d'une école de jeux vidéo + 180 logements étudiants
/ Rennes /
Le projet est un monolithe ouvert en belvédère sur les paysages environnants constitué de trois émergences fusionnées dans leur embase et graduellement connectées au sol de la rue. Aux creux de ces trois émergences, le vide est le centre de gravité de la vie étudiante.
L’architecture que nous proposons est celle d’un grand équipement d’articulations urbaines. Conçu comme un ensemble cohérent formant un tout, le projet architecture vise à une créer un effet de réciprocité entre les grandes entités programmatique démultipliant la présence de l’école et de la résidence étudiante dans le quartier. D’un point de vue urbain, le projet de création d’une école de Game Art répond aux enjeux d’animation de la ZAC Baud Chardonnet par la présence d’équipements venant ponctuer un secteur d’habitat dense. Programmatiquement, y adjoindre une importante résidence étudiante est la particularité de cet équipement, hybridant sur la même parcelle équipement d’enseignement et logement. Ce programme est à ce titre exceptionnel. Cette particularité est l’opportunité de créer un grand équipement pour le quartier.
L’ilot choisi est également exceptionnel. Le projet doit répondre à une multitude d’articulations urbaines. Il est à l’interface entre les espaces paysagés des bords de la vilaine et les ilots bâtis. Il est à la jonction de la Rambla et des Parc des bords de vilaine, et opère la bascule entre l’hypercentre et le tissu intermédiaire de type faubourg. Il est un adossement d’un grand axe structurant qu’est la rue Raymond de Foreville. Il est le lieu d’une émergence ponctuelle. Enfin, la parcelle est de forme trapézoïdale. Tout en respectant les prescriptions urbaines de cet ilot, la stratégie s’implantation des entités programmatiques et la dualité de registre architectural employé résolvent ces articulations.
L’organisation retenue maximise la présence de l’école au rez-de-chaussée, c’est à la qualité urbaine à l’échelle du piéton. L’école est orientée principalement au Nord, à l’ouest mais aussi à l’est, proposant une perméabilité de l’ilot D1 sous la forme de 3 accès hiérarchisés selon les fonctions et d’une rue intérieure. Au nord, l’entrée principale, à l’est une entrée secondaire technique, à l’ouest un entrée complémentaire sur la venelle. Ce positionnement de l’école est obtenu grâce à une localisation du parking au sud de la parcelle cumulé à une conception compacte de celui-ci sur 3 étages en demi-niveau dans l’épaisseur autorisé du socle.
Volumétriquement, 3 émergences sont placées aux 3 principaux angles de la parcelle trapézoïdale pour libérer le centre. Deux des étroites émergences contenant les résidences, l’une élancé, l’autre longiligne, suivent les alignements requis rue Jules Andrade au nord et rue Raymond de Foreville à l’Est. La troisième émergence, l’école, de hauteur réduite est déconnectée de l’alignement pour amplifier le vide central, et maximiser les vues depuis les résidences et les salles de cours, évitant tous conflits d’usages ou d’intimité. Le cœur du projet est le creux entre les émergences provoquant une grande perméabilité visuelle de l’ilot. Ce lieu devient l’endroit idéal pour placer et fusionner les lieux de sociabilité, d’animation et de partage de l’école et de la résidence.
Les grands espaces que sont le hall, l’auditorium et le plateau multimédia et le parking en triples hauteurs sont placés au Rez de chaussée formant le socle du projet sur deux haut niveaux. Les édifices résidences verticaux sont supportés sur les grandes espaces du sol tandis que le troisième édifice prend naissance depuis le sol en s’affinant vers son sommet. Le socle est creusé graduellement pour libérer des espaces extérieurs au niveau de trois entrées pour l’école. Ce jeu d’empilement simple dessine une volumétrie en gradin généralisé sur l’ensemble du projet, accentuant les liaisons entre les entités construites elles-mêmes.
La dualité entre intérieur et extérieur de l’ilot, est le principe retenu pour articuler finement les contraintes urbaines et programmatiques du projet, pour liaisonner les 3 émergences et le socle, pour connecter paysage et architecture, pour distinguer la présence de deux entités qui se font écho mais jamais ne s’opposent. Deux registres formels constrastés sont établis.
Le registre extérieur propre aux alignements et dont les logements font principalement partis est traité avec les intentions suivantes : volumétrie simple, abstraction affirmée par la sobriété de la teinte sombre (béton lasuré onyx), par le jeux subtil de démultiplication d’ombres et d’ouverture lié au décalage de nu entre façade et volet de matérialité identique et une alternance simple en deux format de fenêtres, tout en garantissant une générosité de l’apport de lumière naturelle et de ventilation. La surface texturée des parties de l’édifice supprime la lecture des étages et de la répétitivité des fenêtres.
Le registre intérieur est lui traité avec les intentions suivantes: jeux riche obtenus par une addition de trois principes simples : un décalage volumétrique de niveau en niveau créant une gradation verticale d’une partie de l’édifice depuis le sol jusqu’au sommet, une géométrie organique obtenue par des angles arrondis de faibles rayons, et un traitement sériel de brise-soleils verticaux dont la densité d’écartement varie légèrement selon les usages, et une couleur lie de vin évoquant la teinte du schiste local. Ce deuxième registre est principalement celui de l’école. Identifié à celle-ci, il se propage jusqu’au pignon de la tour en R+10 pour former un signal dans le lointain.
L’enchevêtrement de ces deux registres forme l’ensemble cohérent nécessaire à l’identification de l’école et sa résidence comme un grand équipement.